Les pratiques sportives sont des supports essentiels de la vie sociale, à la fois comme éléments de confrontation à la norme, mais aussi et encore comme source d’éducation et de développement communautaire induisant des valeurs fondamentales telles le mieux être ou le mieux vivre lié au plaisir de l’existence. La RSE est devenue un sujet majeur dans la stratégie des organisations sportives et contribue à leur évolution. Depuis plusieurs années, les clubs, ligues et fédérations mettent en œuvre des actions responsables mais restent discrètes sur ce genre d’initiatives.
Le rugby n’échappe pas à cette tendance. Respect, esprit d’équipe, engagement, courage, dépassement de soi, partage, convivialité …… sont autant de valeurs « rugby » qui permettent l’épanouissement de chacun dans la vraie vie, dans ses relations, dans le monde de l’entreprise.
Les caractéristiques de l’utilité sociale du rugby professionnel sont multiples
Pratique sportive : un club professionnel peut avoir un effet d’entrainement sur la pratique sportive au niveau local. A travers son association support, avec d’autres associations, en milieu scolaire, le club peut participer à développer la pratique sportive et, à travers elle, avoir des impacts positifs sur les individus et leur entourage (santé, comportement, engagement…), notamment les plus vulnérables et/ou ceux qui décrochent de la pratique organisée (ex : adolescent(e)s).
Acteur emblématique et exemplaire du territoire : un club professionnel peut envisager son ancrage à l’aune des défis sociaux et sociétaux qui traversent « son » territoire et chercher à exercer une contribution en la matière. Sa capacité à fédérer la population, le mouvement sportif, les institutions publiques et les entreprises de son territoire conjuguée à son exposition médiatique lui confèrent un levier de mobilisation pour soutenir et/ou mener en direct des actions avec une portée sociale ou sociétale, ayant des impacts sur les trajectoires des bénéficiaires (soutien scolaire, insertion socio-professionnelle des jeunes, non-isolement des personnes âgées…). De même, la LNR peut exercer un rôle de cet ordre au niveau national en touchant de larges audiences et valoriser / encourager de telles initiatives.
Générateur d’activités au niveau local : un club professionnel fait appel à une grande diversité de prestataires dans le cadre de son activité. Cette position de donneur d’ordre lui donne la possibilité d’inclure des critères à caractère social dans le choix des prestataires (clauses d’insertion, priorité au local…). De façon analogue, la LNR peut impulser des démarches responsables dans sa politique d’achat.
Employeur : un club professionnel emploie des joueurs dont la carrière sportive est relativement courte, en comparaison avec les carrières réalisées dans d’autres métiers. Le club a donc la responsabilité de proposer un double projet sportif et professionnel aux joueurs, à la fois en phase de formation ou de transition professionnelle. De façon plus générale, la LNR et les clubs ont la responsabilité de former de façon continue l’ensemble de leurs salariés.
La Ligue Nationale du Rugby a confié au CDES de Limoges et à Pluricité la mission de mesure d’impact social du rugby professionnel. La mission consiste à élaborer un cadre de référence solide et indiscutable qui permet d’établir le corpus d’informations constituant l’ensemble des références explicites et organisées qui sert d’instrument pour la mesure de l’utilité sociale. De fait, il poursuit plusieurs objectifs : d’une part suivre et mesurer les effets produits par les actions mises en œuvre et d’autre part accompagner les clubs dans la définition de leurs projets.
Chacun des volets est décliné en critères qui constituent des repères d’appréciation auxquels se rapportent une série d’indicateurs / indices, objectivement vérifiables, pressentis, qui constituent eux les « signes », sous la forme qualitative ou quantitative, témoignant de la réalité d’un phénomène ou d’un effet en lien avec le critère.
Ensuite, le référentiel est testé auprès de 3 clubs professionnels pilotes. Le retour d’expérience permet de modifier l’outil de scoring, puis de développer les fonctionnalités de la plateforme digitale de la LNR prévue à cet effet (architecture et structure), aux côtés de la dimension économique proposée par le CDES et Pluricité en 2019.